Le texte met en scène deux bagnards hors du commun; l’un est le célèbre capitaine Dreyfus, condamné au bagne pour trahison et l’autre, un illustre inconnu qui a réellement existé et qui était cul-de-jatte. À travers cette rencontre, les objets de la tolérance, du racisme, du droit à la différence et de l’injustice sont traités.
Photos : Pierre Ruaud
Équipe artistique
Mise en scène : Laure Huselstein, Serge Irlinger
LumiÈre : Marc Oliviero, Sébastien Tardon
Costumes : Florence Laforge
Acteurs : Joël Fréminet, Serge Irlinger, Sébastien Boudrot
Avec l’aide de la Région Poitou-Charentes, du Conseil Général de la Charente-Maritime, de la Communauté de Communes de l’île de Ré, du Fonds d’Aide Régional à la Diffusion, de l’ARDC-La Maline.
L’auteur : J.-J. Vergnaud
Jean-Jacques Vergnaud est né en 1944 à Paris. Fils de diplomate, il passera son enfance et son adolescence à voyager. Lors de son passage à Rome, il a une révélation au contact de l’art italien: il sera peintre. À 20 ans, il fait partie des rares hyperréalistes français; Parallèlement, il poursuit une carrière de journaliste (Paris-Match, Jour de France). À 42 ans, il quitte enfin la presse pour se consacrer à la peinture et l’écriture. Il vit et travaille actuellement dans l’île de Ré, terre de sa famille depuis six générations. Dreyfus et le cul-de-jatte Bernard est sa première pièce présentée en public.
La pièce : Un plaidoyer pour la tolérance
Elle a été créée en mars 2002 à La Maline sur l’île de Ré puis a remporté un vif succès au Festival d’Avignon en juillet 2002. Depuis, elle n’a cessé d’être jouée et suscite toujours le même enthousiasme auprès des spectateurs. Elle a été publiée en février 2005 aux Éditions du Phare.
Le texte met en scène deux bagnards hors du commun; l’un est le célèbre capitaine Dreyfus, condamné au bagne pour trahison et l’autre, un illustre inconnu qui a réellement existé et qui était cul-de-jatte.
C’est à bord du Coligny, le bateau qui assurait la liaison entre La Rochelle et Saint-Martin-de-Ré où se trouve encore le pénitencier, point de départ des bagnards pour l’île du Diable en Guyane, que se rencontrent ces deux personnages que rien n’aurait jamais dû rapprocher.
Mais le hasard de l’embarquement, leur disgrâce et l’injustice des hommes vont les lier d’amitié lorsque se révélant l’un à l’autre, durant le temps réel de la traversée (soit un peu plus d’une heure), ils vont découvrir que, finalement, ils sont semblables.
À travers cette rencontre, les sujets de la tolérance, du racisme, du droit à la différence et de l’injustice sont traités.
N’oublions pas qu’à la fin du XIXe siècle, la fameuse affaire Dreyfus passionna et divisa la France et qu’elle fut cause d’une des crises les plus graves de son époque, allant même jusqu’à entraîner la chute d’un gouvernement sous la IIIe République.
Extrait
DREYFUS: Oui bon! Ce que tu es susceptible tout de même…
BERNARD: Pas plus que toi… Attends voir que je trouve le défaut de ta cuirasse… Alors, le plus susceptible des deux, ce sera peut-être toi!
DREYFUS: On est d’accord là!… Mais pour ce que tu disais tout à l’heure, tu avoueras que tu enfonçais des portes ouvertes: les coups portés à l’autre font toujours moins mal que ceux qu’on reçoit! Tous les pugilistes savent ça!
BERNARD: Qui te parle de coups de poings échangés!
DREYFUS: Toi…
BERNARD: C’est ça, fais semblant de pas comprendre! Moi je te parle d’autre chose!…
DREYFUS: Mais si j’ai compris… La souffrance des uns n’est jamais celle des autres… Aucune n’est comparable… etc.
BERNARD: Non! Ce que je dis moi est d’une autre dimension… Je ne parle pas des coups reçus et oubliés ou des petites misères de la vie. Je ne te parle pas des bobos qui se réparent, moi!… Ni des accidents accompagnés par l’espoir d’en sortir à nouveau intact… Je parle des véritables disgrâces!… Je te parle des coups du sort qui te laissent marqué à vie!… c’est alors que la souffrance ne se mesure pas de la même manière selon qu’on se trouve à la place du propriétaire ou à celle de l’observateur! Et j’ajoute que les observateurs sont plus nombreux que les proprios… Et je dis enfin, qu’en matière de souffrance, sur cette putain de terre, c’est chacun pour soi!
La presse au Festival d’Avignon
… Jean-Jacques Vergnaud, qui signe aussi les décors, a imaginé cette rencontre entre ces deux êtres que tout sépare. Il les fait cheminer l’un vers l’autre. A l’intersection, l’humanisme pour effacer la noirceur des cœurs. Serge Irlinger (Dreyfus) qui assure aussi la mise en scène avec Laure Huselstein, Joël Fréminet (Bernard), Sébastien Boudrot (le garde) campent avec beaucoup de sincérité leurs personnages. La détresse des uns, l’assurance des autres sont traduits avec justesse. Un spectacle qui touche les âmes.
B.A – Le Dauphiné-Vaucluse matin, juillet 2002.
Des pièces de théâtre, j’en ai vu beaucoup dans ma vie, mais je n’avais jamais eu auparavant le sentiment qu’il était absolument nécessaire qu’une pièce ait été écrite et jouée. J’ai littéralement bu toutes les phrases, avec la crainte d’en perdre la plus petite « miette ». A la fin de la pièce, je me suis levée pour applaudir, parce que c’était plus fort que moi…
Hélène Müller – Passion-Théâtre, juillet 2002.
…un texte admirablement bien interprété, un travail de mémoire, indispensable, ces questionnements, qui doivent faire notre vie, qui devraient nous permettre de nous en sortir un peu grandis…
Jean-Louis Dumas – Radio BLV 93.6, juillet 2002.
…Un dialogue vif qui aborde avec justesse divers thèmes tels que la souffrance relative des hommes, le respect, la tolérance, tout en gardant un certain humour…
Nelly Servignat – Radio Bleu Vaucluse, juillet 2002.
Un spectacle sans prétention, simple, bien écrit, mais tellement efficace! On en ressort avec un drôle de goût dans la bouche: celui qui nous fait nous remettre en cause. J’ai beaucoup aimé. A vous d’en juger…
Joël Breton – Directeur de la Palène à Rouillac, Directeur des Francofolies 2005.
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